Jeune New Yorkais recherche cours de danse à Brooklyn...

Nombre de messages : 39 Date d'inscription : 28/07/2009

Ce jour-là, après la sortie des cours, Camille ne prit pas le chemin habituel le menant au bus qui le ramène chez lui. Il bifurqua et emprunta plusieurs rues encombrées, puis déboucha enfin sur Cypress Street, où il espèrait trouver la salle de danse dont on lui avait parlé. Il continua en regardant autour de lui puis le vit, cet immeuble en brique ocres aux petites fenêtres. Il ne se démarquait des autres que par son enseigne indiquant "Dancing school". Il manqua de se faire renverser par un bolide en traversant, mais arriva enfin devant cette école à laquelle il pensait si souvent en ce moment. Il ne savait pas trop ce qu'il venait y faire, peut-être venait-il confirmer ses envies, ou au contraire essayer de se convaincre que son projet naissant n'était pas raisonnable. Il savait que c'était un établissement sérieux -c'est du moins ce qu'il avait lu et entendu-, et également très cher à l'entrée.
Se sentant idiot à réfléchir les bras ballants devant la double porte, il entra. L'endroit était énorme. Deux majestueux escaliers en bois montaient de part et d'autres de la pièce, et il y avait également plusieurs autres ouvertures menant à des couloirs. Sans savoir ce qu'il allait y faire, il monta l'escalier de gauche pour atteindre les couloirs du haut. Il s'engagea dans un des couloirs et croisa une bande de trois jeunes filles aux chignons parfaits qui rièrent à sa vue. Il ne s'y interessa pas, concentrant toute son attention sur la salle se trouvant à sa gauche, une grande salle ornée de miroirs et de baies vitrées. Une dizaine de petites filles, en rangées bien nettes, s'exerçait sur le rythme d'une musique classique et de la voix de leur professeur, toute vêtue de noir.
Tout cela était bien beau, pensa-t-il, mais ce n'était pas ce qu'il cherchait, il n'était pas là pour admirer les petits rats de l'opéra. Il détourna son attention de la salle et vit que le couloir s'élargissait et abritait un comptoir, ou quelque chose ressemblant à l'accueil. Il avança et découvrit qu'il avait vu juste, bien qu'il trouvât bizarre que l'accueil soit si loin de l'entrée... Ce couloir débouchait en fait sur une grande salle, comme une autre entrée, mais plus récente que la première. Des tas de gens, dont les âges allaient de 5 à 30 ans, furetaient dans ce grand hall, ou bien étaient rassemblés et bavardaient par groupes de 3 ou 4.
Sur un mur était accrochée une affiche qui retint son attention. Elle concernait les inscriptions. Il ne lut pas tout tellement cela avait l'air compliqué, et se contenta de rester là à regarder les gens courir dans tous les sens. Peut-être ferais-je mieux de rentrer, pensa-t-il. Je ne vois pas ce que je fais là. Il devait avoir l'air perdu puisque quelqu'un l'accosta. Une jeune fille, en l'occurence...

- Bonjour monsieur, je peux vous aider ? demanda Larry à ce beau jeune homme seul à l'air si perdu...

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-Vous m'aideriez déjà beaucoup en ne m'appelant pas Monsieur... Wink

Mais non merci, ça ira, je n'ai besoin de rien.

Camille avait conscience de ne pas faire d'efforts pour continuer la conversation, mais il était fatigué de sa journée de cours et déprimé par cet endroit, ce qui ne le rendait pas bavard.
Il restait néanmoins là, sans savoir que faire ni où aller. Rentrer lui paraissait plus sage, mais il y avait quelque chose dans cet école qui l'attirait, tout en le rendant un peu triste.

Déjà que Larry avait fait un énorme effort pour aborder ce garçon, mais alors qu'il lui réponde sur cet air, il en était hors de question ! Même si elle se sentait bête de l'avoir appelé "Monsieur" alors qu'ils devaient avoir le même âge...
- Eh bien je vois ça ! Je vais vous laisser alors.
Larry le regarda (qu'il était grand non de Zeus !), sourcils froncés. Il ne bougeait pas d'un poil. Larry commençait à avoir les nerfs qui chauffaient, ce garçon restait là à ne rien faire, hautain, ce qui avait le don de l'exaspérer !

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Camille s'était attendu à ce qu'elle parte après avoir dit ça, mais elle restait plantée devant lui et avait l'air en colère. Il avait dû être blessant sans s'en rendre compte. Il avait juste blagué et refusé son aide, mais il fallait croire que les gens dans cette école n'acceptaient pas qu'on leur parle autrement qu'en les flattant...
Trop fatigué pour prendre la peine d'être poli, il lança sans réfléchir:

-Eh bien, laissez-moi.

Ben oui c'est vrai, après tout elle venait de lui dire qu'elle allait le laisser...
N'ayant tout de même pas envie de lui faire de la peine, il ajouta:

-Non, enfin je veux juste dire que je n'ai pas besoin d'aide, mais c'est très gentil d'avoir proposé, merci.

Son ton était involontairement sec et impatient. Il n'aurait pas été comme ça dans d'autres circonstances. A ce moment, il n'avait qu'une envie: retrouver sa maison, son lit.

- Eh bien Larry, qu'est-ce que vous avez ? Depuis votre accident, vous vous comportez de plus en plus bizarrement je trouve... Cessez donc d'importuner ce jeune homme et allez vous occuper la petite brune là-bas qui voudrait s'inscrire, allez allez.

Une fois Larry partie, la femme s'adressa à cet étrange garçon.

- Excusez-la, depuis qu'elle s'est tordu le genou droit en dansant, elle n'est plus la même. Avant la danse était sa raison de vivre, alors elle ne veut pas quitter l'école. C'est pour ça que je lui ai trouvé une petite place de secrétaire, enfin je pense qu'elle se fait du mal en regardant ses anciennes amies danser mais que voulez-vous... Oh excusez-moi, je ne me suis pas présentée : je suis Melle Nihinä, la directrice de la Dancing School of NY. Bienvenue.

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Ils se serrèrent la main.

-Camille, enchanté.

Il savait que quoi qu'il dise, il s'enfoncerait, car cette femme l'impressionait, et il n'avait de plus rien à faire ici...
C'est pourquoi il se tut (tant qu'à paraître bizarre...).

-...

- Si vous voulez vous inscrire, allez donc voir Larry maintenant que les présentations sont faites. Sinon, vous n'avez aucune raison de rester dans le hall. A moins bien sûr que vous ne désiriez un renseignement à propos de ma chère Dancing School.

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Camille jeta un coup d'oeil du côté du comptoir de Larry. Elle lui lanca un regard noir, et il se dit que tant qu'à demander des renseignements, autant profiter de quelqu'un qui au moins ne lui donnait pas mal à la tête...

-Vous faites des cours pour les débutants? Et l'école fait-elle internat?

Il en avait déjà marre de parler. Il dormait debout.

Sleep

- Nous avons un internat. Les cours pour débutants existent mais ne sont fréquentés que par des fillettes de 3 à 5 ans maximum. Cependant aucune règle ne vous empêche de vous y inscrire, euh, Camille. Je serais personnellement ravie d'avoir un membre masculin dans mon école, vous seriez le premier. Il existe également un internat pour mes chers petits rats. Ainsi nous pouvons surveiller toute leur alimentation, leur sommeil, leurs exercices physiques quotidiens. quelques étrangers le fréquentent également, si ça vous intéresse. Camille ne sonne pas américain, n'est-ce pas ?

Nombre de messages : 39 Date d'inscription : 28/07/2009

Il n'enregistra pas toutes les informations, mais retint que s'il avait eu un espoir, il était réduit à néant, les cours pour débutants n'existant pas. Pourquoi s'inscrire à l'internat si c'est pour se ridiculiser dans les cours, même les moins prestigieux de l'école?...
Il se souvint qu'elle lui avait posé une question sur son nom.

-Non en effet, je crois que c'est français. Enfin je sais que mes parents ont habité en France, mais après peut-être que ça vient d'autre part. Ah oui j'ai lu quelque part que ça vient du latin Camilius! Mais bon en même temps tout les prénoms viennent du latin... je crois.

Il était certain que la directrice -nini quelque chose...- s'ennuyait comme un rat mort avec ces histoires de prénom. Il la vit renifler légèrement, comme pour le sentir de loin. Forcément, il avait l'allure et la conversation de quelqu'un de bourré.

Sleep

Il se redressa et essaya de reprendre ses esprits. Ses yeux se fermaient, il les rouvraient, puis ils se refermaient, encore. Il tituba, et s'effondra.

La chute le réveilla soudainement. Rester immobile l'avait totalement endolori, et à présent il se sentait tout à fait ridicule, par terre, réveillé.

Nihinä était désespérée. Pour une fois qu'un homme pénétrait dans son école, c'était pour s'y effondrer. Jamais elle n'obtiendrait le Prix de l'Ecole de la Mixité.
Alors elle lui flanqua une bonne gifle pour le réveiller plus vite et éviter qu'il ne ridiculise sa Dancing School un peu plus.

- Mais si vous cherchez des cours faciles, vous pouvez demander à la majorité des nos élèves de vous en donner après leur propres cours de hauts niveaux, nombreuses sont celles qui se payent ainsi les leçons de ma Dancing School. si par la suite votre niveau m'apparaît suffisant, je pourrais vous faire passer une audition pour voir si vous pouvez rentrer dans un cours pour jeunes adulte confirmés. Même si évidemment je doute que vous y arriviez..

Nihinä eut un petit regard méprisant pour le garçon qui se relevait difficilement et ricanna sans l'aider. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas touché la main d'un homme. Quatorze années très exactement.

- Tu ne vois pas qu'il ne comprend rien à ce que tu lui racontes Nihinä ?! intervint Larry avec un verre d'eau à la main. Tu parles hyper vite en plus ! T'es complètement stressée ! Allez, buvez, dit Larry en se tournant vers Camille toujours allongé par terre, le verre devant son nez.

(ah oui Camille était toujours allongé car il n'arrivait vraiment pas à se relever !!!) x)

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Camille se releva tout de même après quelques efforts, et prit le verre tout en remerciant rapidement Larry.

-Je suis désolé, vraiment désolé. Merci pour les informations.

Sur ce, après avoir jeté un rapide et dernier coup d'oeil gêné aux deux femmes, Camille sortit. Il passa les grandes portes, et s'assit sur une des marches du perron. Il but le verre d'eau, qu'il posa ensuite sur la marche. En plus de la fatigue, il était maintenant de mauvaise humeur.
Il entendit soudain des bruits de pas derrière lui, lègers. Ceux d'une femme. Il sentait une agréable présence dans son dos. Il ferma les yeux, attendit.

Larry descendit les marches de l'école et s'assit près de Camille.
- Excusez-moi, mais quelque chose ne va pas ? lui demanda-t-elle de sa douce voix en reprenant le verre vide dans ses mains.

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-Oh, si, merci, ça va. Je suis juste fatigué. ... Je vais rentrer.

Il la regarda. Il n'avait pas remarqué qu'elle était si mignonne. Son visage était peu éclairé, il faisait nuit maintenant. Il ne voulait pas bouger. L'instant était agréable. Il appuya son menton sur ses genoux repliés et ferma les yeux.

Larry commençait à changer d'avis sur ce Camille... Sa présence et sa compagnie lui étaient agréables. Soudain, elle ne su pourquoi, elle se mit à parler d'elle, de cette école...
- J'ai toujours aimé cette école de danse. Nihinä la directrice m'y a integrée il y a très longtemps, pensant que j'avais un don, un talent exceptionnel... Depuis que j'aie eu mon accident, elle ne comprend pas que je veuille rester ici. Pourtant, c'est ma maison, j'y suis comme chez moi... Voir que les autres danseuses de cette école puissent en faire leur métier et leur rêve ne me dérange pas, bien au contraire... Je fais ma vie à travers elle. Je serais ravie que vous y restiez vous aussi, finit-elle en le regardant.
Mais Camille dormait. Sleep

On entendait sa respiration qui se faisait de plus en plus forte. Larry sourit à cette vue, et regarda le ciel étoilé.
Elle décida alors d'aller chercher Nihinä pour lui demander ce qu'elles pouvaient bien faire de ce Camille extenué...

- Quelle calamité ce garçon non mais vraiment, les hommes sont incompréhensibles n'est-ce pas Larry ? Enfin nous allons le déposer sur le sofa de mon bureau prenez lui les pieds Larry nous le portons allez hop ! Larry un peu de nerf cessez donc de trembler ainsi. bon, enlevez ses chaussures et fermez à clef derrière vous, haha !

Larry et Nihinä - qui avaient bien du mal à porter ce corps de 1000 tonnes que rien ne réveillait - le balançèrent sur le sofa vert. pale

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Camille fut réveillé par la lumière du jour qui traversait la vitre poussièreuse. Il regarda autour de lui, presque effrayé, car il n'avait aucune idée de où il était. Il essaya de se rappeler la veille, l'école de danse, les deux femmes...
Il ne l'avait pas vue avant, mais la secrétaire était endormie dans un des fauteuils entreposés dans cet espèce de débarras.

Mais qu'est-ce qu'elle fait là?... se dit-il.

Il se rendit compte qu'il avait pensé à voix haute puisque la jeune fille commençait à se réveiller...

Larry cligna des yeux... Devant elle, un garçon, cheveux ebourrifés et tête de pas reveillé, LE garçon. Celui pour lequel elle n'avait pas dormi de la nuit dans cet espèce de vieux fauteuil troué...
- Ah, reveillé, dit-elle. Excusez-moi je m'étais assoupie.
Larry regarda sa montre : 8h !!!!! affraid

- Oh mais mon dieu !!! Je suis affreusement en retard dans mon travail !!! Allez, levez-vous espèce de feignant !!! lui cria-t-elle en lui jetant un coussin sur la figure tout en se levant elle-même, paniquée. Les filles doivent déjà être en cours... oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu et je n'ai rien fait !!! Ah ça c'est votre faute !!! J'ai pas pu dormir et je m'endors quand je dois me réveiller !!! J'ai 2h de retard, 2h de retard m'entendez-vous ???!!!

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-Oui eh bien ce n'est pas de ma faute si vous avez voulu rester là pour me garder comme une baby-sitter! Et puis moi aussi je suis en retard, j'ai cours, figurez-vous. ... Non, mais merci quand même de m'avoir laissé dormir ici, c'est gentil.

Camille se dirigea vers la porte puis se retourna.

Je reviendrai peut-être, je ne sais pas encore si je veux m'inscrire. Bonne journée.

Puis il partit. Il sortit de l'école, et se dirigea directement vers son lycée, à environ 15 minutes de là. Toute la journée il pensa à la soirée qu'il avait passé la veille, à la secrétaire -il aurait voulu savoir son nom, ou le retenir, car elle le lui avait sûrement dit. Une journée passa, puis deux, puis trois... Au bout d'une semaine, il se décida à y retourner. Il était à présent décidé à s'inscrire, même si ses parents n'étaient pas au courant de ce projet... Il avait 18 ans et n'avait donc pas besoin de leur accord.

C'était un jeudi et il terminait tôt. Il se mit donc en route, et pressa tellement le pas qu'il mit moins de 10 minutes à y arriver. Il passa cette fois par l'entrée principale, et se dirigea vers l'accueil, où un visage familier l'accueillit. Il devait avouer que cette fille lui avait manqué. Il s'appuya contre le comptoir.

-Bonjour! dit-il en souriant. Tu vois, j'avais dit que je reviendrai! J'ai refléchi et je veux m'inscrire. En débutant, si possible...

Larry s'en était voulu toute la semaine d'avoir parlé sur ce ton à ce Camille. A chaque fois que quelqu'un passait le seuil de cette école, elle n'espérait qu'une seule chose : que ce soit lui, ce visage qu'elle avait tant observé, cette fameuse nuit...
Malheureusement, ces sept jours passèrent d'une lenteur inimagniable sans aucune nouvelle de lui. Larry avait finit par croire qu'il ne reviendrait jamais et qu'elle lui avait donné une mauvaise image d'elle et de l'école de sa tendre amie Nihinä.
Ce jeudi, elle s'était levée en essayant de ne plus penser à lui, ce qu'elle finissait par réussir. Ses jours étaient bien plus moroses qu'avant l'arrivée de ce jeune garçon... Du haut de ses 19 ans, Larry avait l'impression de mener une routine inssuportable, une vie sans amis et petits copains comme toutes les autres filles de son âge... Elle avait l'impression de s'être pris 80 ans sur le visage. Une vie râtée. Oui, c'est ce qu'elle pensait, à ce moment là, quand elle entendit cette voix de miel familière et pourtant si lointaine...

Larry releva la tête. Shocked

Elle en fit tomber le stylo qu'elle tenait à la main.
Camille le ramassa, tout souriant, et elle bredouilla... :
- Bon... bon... bon... bonjour ! (est-ce que je rêve ? C'est bien lui ? Mais parle voyons, parle !!! Dis quelque chose, Larry... Allez !!!)
Rien. Larry avait trop honte, honte d'avoir bredouillé, honte de sentir le sang monter aux joues, honte d'être devenue muette, honte de trembler des pieds à la tête, elle se sentait honteuse, tout simplement.
Ces secondes lui paraissaient être des heures entières... Cela devrait être à lui de parler, sinon rien.

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Larry ne répondit rien. Elle ne fit que rougir. A ce moment, il sentit que sa présence ne lui était pas indifférente... Pour la mettre à l'aise, il changea de sujet.

-Je crois qu'on parlera d'inscription plus tard... Il doit y avoir une cafétéria, ici, non? Tu veux pas aller prendre un verre?

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